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    Dès la seconde moitié du XIIIe siècle, les pouvoirs publics traquent, au profit de la santé publique, vins frelatés, poissons avariés et autres colorants toxiques.

     

    « Chair de vache au lieu de bœuf »

     

    Lasagnes à la viande de cheval, dates de péremption falsifiées, stocks de mouton en voie de décomposition.

     

    Chaque nouveau scandale alimente (si l’on ose dire) l’inquiétude des consommateurs.

     

    Et d’accuser l’industrie agroalimentaire, la grande distribution, la course effrénée au profit.

     

    Et de rêver aux temps idylliques où tous les marchés étaient bio, les poulets élevés en plein air et les plats cuisinés à la maison.

     


    Hélas, n’en déplaise aux nostalgiques, les fraudeurs ont toujours existé.

     

    Les premiers témoignages connus datent du règne de saint Louis (seconde moitié du XIIIe siècle) où, peut-être en raison du développement économique amorcé deux siècles plus tôt, le problème de la qualité des vivres, et non plus seulement de leur quantité, commence à se poser.

     

    Les pouvoirs publics, de façon certes modeste, cherchent à combattre certaines pratiques.

     

     

    Ainsi cette ordonnance du prévôt de Paris, représentant du roi dans la capitale, menaçant d’amende et de confiscation de la marchandise« les patrouilleurs et mixtionneurs de beurre » qui, pour lui donner une apparence plus crémeuse,

     

    le colorent « à la fleur de soucie » ;

     

    ou encore, qui écoulent « le vieux beurre » en le malaxant 

    « avec le nouveau ».

     


    Autrement graves, les fraudes sur le poisson, en particulier de mer, en ce qu’elles sont susceptibles de nuire à la santé des consommateurs, privé de viande par l’Église pendant les jours « maigres », soit plus du tiers de l’année.

     

    Venu des ports de la Manche (Boulogne, Dieppe, Granville), le poisson ne doit pas mettre plus de 30 heures pour arriver 

     

    « bon et convenable » à Paris.

     

    Mais malgré l’allure infernale imposée jour et nuit aux chevaux, les incidents de la route, chemins défoncés, brigandage, formalités excessives des péages, provoquent souvent des retards.

     

    De là l’obligation, toujours sous le règne de saint Louis, de vendre le jour même de l’arrivée.

     

    Les poissons à la fraîcheur douteuse et les invendus seront jetés à la rivière, coupés en morceaux pour éviter qu’ils ne soient repêchés et revendus !

     

    D’autres mesures suivront : défense de mentir sur la provenance, de mettre dans le même panier les arrivages de différentes marées, ou des poissons réputés fragiles (la raie, le chien de mer) avec d’autres qui résistent mieux à la corruption.

     

    Une réglementation tatillonne, assortie d’organes de contrôle chargés de détecter les procédés malhonnêtes utilisés par les marchands « au préjudice du peuple et de la chose publique ».


    Bien que non sujette aux aléas des transports sur longues distances, la viande n’y échappe pas, « le désir du gain [étant]l’âme du commerce, de quelque nature qu’il soit ».

     

    En 1399, le prévôt de Paris est saisi de plaintes contre « les fraudes et déceptions » (tromperies) commises par les bouchers qui, « au préjudice du peuple, maintiennent toute la journée grande foison de chandelles allumées [...]. 

     

    Par quoi, souventes fois, les chairs qui étaient moins loyales et marchandes, jaunes, corrompues et flétries, semblent aux acheteurs très blanches et très fraîches. » 

     

    En 1551, un arrêt du Parlement de Paris, rendu à la requête du procureur général et après consultation de gens du métier, dont plusieurs bouchers de province, réitère l’interdiction maintes fois répétée de vendre « chair de vache et de brebis au lieu de bœuf et de mouton ».

     

    Achetées à bas prix, ces bêtes élevées pour le lait et devenues impropres à la reproduction, sont vendues au même tarif que les animaux mâles élevés pour leur viande.

     

    Le Parlement ne s’en prend pas seulement aux gains illicites.

     

    En fondant son arrêt sur « le bien de la chose publique et la conservation de la santé des citoyens », et en y incluant l’interdiction de vendre 

     

    « chair de bêtes lépreuses ou morbides », il laisse entendre qu’il soupçonne ces vaches et brebis d’être porteuses de maladies transmissibles à l’homme.

     


    Au fil des années, les progrès de la chimie multiplient les occasions de fraude. Victimes par excellence, les consommateurs de vin. 

     

    « De toutes les falsifications des aliments, écrit le commissaire Delamare, il n’y en a point qui soit plus à craindre que celle du vin, et dont les pernicieux effets soient plus prompts »,

     

    car « il porte droit au cœur et insinue dans tous les autres viscères tout ce qu’il a de bonnes et de mauvaises qualités. » 

     

    Circonstance aggravante, tout le monde en boit, même les enfants, les vieillards, les malades – l’eau est si polluée, surtout dans les grandes villes, qu’il serait de la dernière imprudence de la consommer.

     

    Or les fraudeurs ne se contentent plus de tricher sur l’origine (vin d’Orléans vendu pour du Bourgogne) ou d’y mêler de la bière, du cidre ou du poiré.

     

    Pour« diminuer la verdeur » d’une cuvée trop aigre, ils emploient la litarge (ou litharge), un dérivé du plomb, de la colle de poisson pour clarifier, du « bois de l’Inde » (Brésil) pour colorer.
     

     

    C’est ainsi qu’en 1697 un maître tapissier de Paris, sa femme, ses enfants, ses ouvriers et domestiques faillirent mourir, empoisonnés par un vigneron d’Argenteuil. Une autre famille échappa de peu au même sort après avoir bu du vin venant de Saint-Leu-Taverny.

     

    Les analyses ordonnées par le lieutenant général de police et menées par le doyen de la faculté de médecine révélèrent dans les deux cas la présence de litarge.

     

    Les amendes et dommages-intérêts ne suffisant plus à enrayer le fléau, une politique de prévention est mise en place, habilitant la maréchaussée à saisir, aux fins de contrôle, les tonneaux expédiés vers Paris.

     

    Pour l’exemple, les vins reconnus falsifiés seront répandus devant la maison du producteur, l’étal du marchand complice ou le troquet du cabaretier de mauvaise foi.

     


    Jusqu’où les manipulations à haut risque n’iraient-elle pas ?

     

    L’ordonnance de police du 10 octobre 1741 dresse un tableau effrayant des substances toxiques utilisées par les pâtissiers ou les confiseurs pour 

     

    « donner couleur naturelle » à leurs préparations et les rendre plus attrayantes3.

     

    Le texte vise en particulier les fleurs, fruits et petits sujets

     

    – on pense à nos bûches de Noël – qui ornent les gâteaux : 

     

    « quoiqu’ils soient plus faits pour servir à la décoration que pour être consommés, on en mange souvent et on en donne surtout aux enfants ».

     

    A lire l’énumération des colorants cités par l’ordonnance, on ne s’étonne pas qu’il en ait résulté« différents accidents ».

     

    Tous sont d’origine chimique et servent à la fabrication des peintures :

     

     

    minium,

    orpiment (sulfure d’arsenic),

    massicot (peroxyde de plomb),

    cendres de chaux,

    vermillon,

    bleu d’azur.

     

    Le lieutenant général de police est déterminé à traquer la fraude partout où elle peut se présenter.

     

    Interdiction sous peine de 200 livres d’amende, non seulement à tous les professionnels de la vente mais même aux « officiers de maison » (au service des particuliers) 

     

    « d’employer dans leurs pâtes à mouler, pastilles, dragées, fruits glacés [...], massepains, glaces », aucune de ces« drogues ».

     

    Seuls sont autorisés les produits naturels, tels que« les sucs de fruits, les plantes qui se mangent » et autres« ingrédients non suspects ».

     

    Un nouvel épisode de l’interminable guerre à la fraude alimentaire.

    Par Arlette Lebigre
     
     
    SOURCES
     
    http://www.histoire.presse.fr/actualite/infos/fraude-alimentaire-
    ne-date-pas-hier-12-05-2013-55137
     
     
     
     
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    Les mensonges de l'Histoire


    Charlemagne était Allemand

     

    Faux ! Car même si le concept de nationalité n'a pas le même sens aujourd'hui qu'autrefois, il serait toutefois erroné de présenter Charlemagne comme un souverain allemand.

     

    Les Francs, originaires de Germanie, firent leur apparition lors du III° siècle après Jésus Christ,

    alors que l'Empire romain était en proie à une dangereuse anarchie militaire. S'établissant

    en Toxandrie, derrière le limes, les Francs reçurent un statut de fédérés en 358.

    Puis, sous la conduite de Clodion le Chevelu, ils profitèrent de la déliquescence

    de l'Empire romain pour s'avancer en direction de la Gaule, s'installant à Tournai (428).

    En 450, Clodion céda la couronne à son fils, Mérovée, qui donna son nom à la dynastie des Mérovingiens.

    Cette dernière régna officiellement jusqu'en 751, date de la déposition de Childéric III ;

    mais dans les faits, les Mérovingiens furent dépossédés de leur autorité

    par les Carolingiens suite à la bataille de Testry, en 687.

     

    A la mort de Pépin III, en 768 (c'est lui qui avait déposé Childéric III),

    le royaume du défunt fut partagé entre ses deux fils, Charles et Carloman,

    qui furent respectivement proclamés rois à Noyons et Soissons ; toutefois, le cadet ne tarda pas à

    mourir (771),

    et Charles récupéra la totalité du royaume des Francs (ce dernier fut plus tard

    surnommé Charles le Grand, en latin Karolus Magnus, qui fut finalement francisé en Charlemagne). 

    A noter qu'en raison de sources lacunaires, nous manquons d'informations sur ce souverain.

    Ainsi, nous ne connaissons pas sa date de naissance (les sources évoquent le 2 avril de l'année 742, 747 ou 748) ; ni le lieu où il vit le jour (une chronique du XII° siècle mentionne Ingelheim,

    mais les historiens penchent en faveur d'une naissance à Herstal, un des lieux de résidence de Pépin III).

    Quant à la langue maternelle de Charlemagne, il s'agissait vraisemblablement dutudesque,

    dialecte pratiqué dans la région du Rhin, d'où il était originaire.

     

    Charlemagne, roi d'un peuple originaire de Germanie, s'exprimant en tudesque, et installant sa capitale à Aix-la-Chapelle, était-t-il donc un souverain allemand ?

    Charlemagne portant la couronne impériale, par Albrecht DURER, vers 1514,

    Deutsches historisches museum, Berlin.

     

    De prime abord, si les Francs étaient bien originaires de Germanie, ils étaient installés en Gaule depuis plus de 400 ans à l'époque de Charlemagne. Ainsi, alors que les souverains mérovingiens, s'exprimaient à l'origine à langue francisque, ils avaient pris l'habitude, au fil des années, de pratiquer le latin vulgaire, dérivé du latin qui donna naissance aux langues romanes.

    Ces derniers, établissant leurs capitales dans des villes françaises (Paris, Orléans, Reims, Soissons, Metz, etc.), livrèrent d'importants combats contre les peuples de Germanie, afin d'agrandir leur royaume : guerre contre la Souabe (504), guerre contre la Thuringe (534), guerre contre la Saxe (555), etc. Charlemagne, quant à lui, livra une longue guerre contre les Saxons, particulièrement violente, qui dura près de trente années. 

    Par ailleurs, de nombreux Mérovingiens et Carolingiens se firent inhumer à Paris, dans la basilique Saint Denis (Dagobert,Clovis III, Charles Martel, Pépin III, Carloman) ou dans l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés (Childebert, Clotaire II).

     

    La basilique Saint Denis, Paris.

     

    En ce qui concerne la langue de Charlemagne, les sources indiquent qu'il parlait latin, comprenait le grec, et avait des notions de syriaque. Si sa langue maternelle était le tudesque, il pratiquait aussi la langue romane, utilisée en Gaule.

    Faisant face à la multiplication des dialectes au sein de son royaume, Charlemagne fit du latin la langue officielle de l'administration ; en outre, le concile de Tours (813) consacra la fin des homélies en latin, afin que les fidèles puissent comprendre ce que disait le prêche. Ces dernières devaient être prononcées soit en langue romane, en Gaule, soit en langue tudesque, en Germanie.

     

    Enfin, si Charlemagne installa son palais à Aix-la-Chapelle, il convient de préciser que cette cité n'était pas une vieille capitale mérovingienne. Pépin III fut le premier à s'installer sur le site, connu pour ses sources thermales, y faisant bâtir un château vers 760.

    A noter que Charlemagne fit placer un menaçant aigle de bronze au sommet de son palais, tourné vers l'est (dans le contexte des guerres saxonnes).

    En 978, Lothaire, roi de France, marcha en direction d'Aix-la-Chapelle, désireux d'en découdre avec son homologueOthon II, souverain germanique.

    Ce dernier parvint à s'enfuir, mais Lothaire s'empara d'Aix-la-Chapelle, laissant ses troupes piller le palais et ses environs pendant trois jours. A cette occasion, il tourna l'aigle de bronze vers l'est, alors qu'Othon II, originaire de Saxe, l'avait tourné vers l'ouest.

     

    Suite au morcellement de l'Empire carolingien, la récupération de l'héritage de Charlemagne fut l'objet d'une importante lutte d'influence entre la France et l'Allemagne. Ainsi, même si les Carolingiens étaient historiquement tournés vers la Gaule, l'étendue du royaume de Charlemagne contribua à donner une aura européenne à ce souverain. Ainsi, ce dernier est donc parfois considéré comme le père de l'Europe

    Statue dite de Charlemagne (le cavalier pourrait être en fait Louis le Pieux, fils de Charlemagne.), IX° siècle, musée du Louvre, Paris.

    ___________________________________________________________________________________________

    [1] Pour en savoir plus sur cette période troublée, cliquez ici.

    [2] Le limes, frontière de l'Empire romain, formait un ensemble de fortifications et de retranchements, s’étendant du Rhin au Danube.

    [3] Le foedus permettait aux signataires de conserver ses propres lois et ses propres dirigeants ; les fédérés n’étaient pas soumis à l’impôt de Rome ; enfin, Rome pouvait faire appel à des soldats fédérés, cependant, ces derniers conservaient leurs armes et leur hiérarchie militaire.

    [4] Pour en savoir plus sur la déposition de Childéric III, voir le a), 4, section III, chapitre premier, les Carolingiens.

    [5] A cette occasion, les Carolingiens présentèrent les derniers Mérovingiens comme des rois fainéants afin de justifier leur prise de pouvoir.

    [6] Le mot "tudesque" est employé pour désigner les langues d'origines germanique.

    [7] Les langues romanes dérivent du latin. Au fil des siècles, elles ont donné naissance aux langues qualifiées aujourd’hui de latines : français, italien, espagnol, portugais, etc.

     

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    Les mensonges de l'Histoire


    Berthe aux grands pieds

     

     

    Aujourd'hui, nous avons tous en mémoire le personnage de Berthe, épouse de Pépin III le Bref, qui donna naissance à Charlemagne et son frère Carloman.

    Mais cette reine est surtout connue pour ses grands pieds, ce qui fit l'objet de plusieurs poèmes au cours du Moyen-âge.

    Cependant, la reine avait-elle des grands pieds ou bien une malformation sur un seul d'entre eux ?

    C'est ce que nous allons découvrir dans cet article...

     

    Image du Blog fr.pickture.com/blogs/acoeuretacris 

    Berthe (communément appelée Bertrade), née vers 720, était la fille de Caribert, comte de Laon.

     

    La jeune femme épousa Pépin à une date aujourd'hui méconnue,

    entre 743 et 749.

     

    A cette date, Pépin était encore maire du palais, et ne fut couronné roi qu'en 751 (Charlemagne et Carloman naquirent au cours de cette période, l'aîné en 742 ou 747, le cadet en 751).

    Pépin III et son épouse Bertrade, école française du XIII° siècle, château de Versailles, Versailles.

    Certaines sources mentionnent toutefois une certaine Leutburgie, première épouse de Pépin III, avec qui elle aurait eu cinq enfants.

    A noter que si les Francs étaient chrétiens, ils n'avaient pas abandonné la polygamie pour autant (Charles Martel, père de Pépin III, avait eu quatre épouses).

    Les chroniques de l'époque, souvent écrites par des religieux, expliquent donc que les rois de France n'avaient une seule épouse, les autres étant considérées comme des maîtresses ; où alors que les souverains répudiaient leur précédente épouse à chaque nouveau mariage.  

     

    Le poème le plus connu concernant Berthe, intitulé Li Romans de Berte aus grans piés, fut rédigé en 1273 par Adenet le Roi. Ce dernier était un ménestrel au service du roi de France Philippe III, qui rédigea plusieurs chansons au cours de sa carrière.

    Dans cette œuvre, Berthe aus grans piés ("aux grands pieds" en français moderne) est la fille du roi Floire de Hongrie et de la reine Blanchefleur. Emmenée à Paris afin d'y épouser Pépin III, la jeune fille est trahie par sa servante, Margiste. Cette dernière, arrivée à la Cour, présente au roi de France sa fille Aliste, la faisant passer pour la princesse (les deux filles se ressemblant trait pour trait, à l'exception des pieds).

    Pendant ce temps, la vraie Berthe, contrainte de fuir dans la forêt, est recueillie dans la maison de Simon le voyer. 

     

    Cette dernière passe neuf années à "filer la quenouille", jusqu'au jour où Blanchefleur, s'étonnant de ne pas avoir de nouvelles de sa fille, décide de se rendre à la Cour de Pépin III.

     

    Aliste, prenant peur, décida alors de se faire porter pâle et de garder le lit.

     

    Toutefois, Blanchefleur découvre la supercherie, car si la jeune femme ressemblait trait pour trait à Berthe, elle avait des petits pieds. Pépin III, outré, se rend alors dans la forêt afin de chercher sa véritable épouse, qu'il trouve dans la maison du voyer.

    Suite à ces évènements, Margiste est exécutée, et Aliste conduite dans un couvent.

     

    Le surnom de la reine Bertrade date t'il donc du XIII° siècle, ou fut il inspiré de textes encore plus anciens ?

     

    Si aujourd'hui, aucune source ne nous permet d'affirmer qu'Adenet ne fit qu'adapter une légende antérieure, force est de constater les nombreuses similarités entre le personnage de Berthe et la déesse germanique Perchta (appelée aussiPercht ou Berchta). 

    Cette divinité dotée d'un grand pied (parfois un pied d'oie ou de cygne), est souvent présentée comme très belle et en train de filer la laine, autant d'attributs que partage la reine Berthe. 

    Par ailleurs, rappelons que les Carolingiens étaient de tradition germanique[6] (la langue maternelle de Charlemagne était le tudesque, dialecte pratiqué dans la région du Rhin), il n'est donc pas étonnant qu'ils aient été influencés par les anciens mythes, donc celui de la déesse Perchta.

    Ainsi, s'il est communément admis que Berthe fut surnommée au grand pied à cause d'un pied-bot, elle reçut vraisemblablement ce surnom non à cause d'un handicap physique, mais en référence à l'ancienne déesse (à noter qu'une autre Berthe, vivant au X° siècle et épouse du roi de Bourgogne, reçut le surnom de reine fileuse, peut être une autre association avec Perchta).

     

     

    A noter enfin qu'il existe à Toulouse la légende de la reine Pédauque, présentée comme une jeune femme affublée d'un pied d'oie (pè d'auca en occitan)  et possédant une quenouille ne s'épuisant jamais. Pendant longtemps, l'on crut que Pédauque était une reine de l'époque wisigothe, mais une fois encore, cette légende est à rapprocher de la déesse Perchta.  

     

     

     

     

     

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    Les mensonges de l'Histoire


    Gutenberg a inventé l'imprimerie

    L'invention de l'imprimerie marqua une étape dans l'histoire de l'humanité, à l'instar de l'apparition du langage ou d'internet.

     

    Cependant, pendant plusieurs millénaires, des scribes de l'Egypte antique jusqu'aux moines copiste du Moyen-âge, la technologie ne permettait pas une diffusion rapide du savoir. Mais, comme nous l'avons tous appris à l'école,Johannes Gutenberg donna naissance à l'imprimerie au XV° siècle. Cette nouvelle invention, connaissant un rapide succès, fut un des évènements majeurs de la Renaissance.

    Cependant, il semblerait que la réalité, une fois encore, soit bien plus complexe qu'on ne pourrait le croire.

     

     

    Johannes Gutenberg, musée des Arts & Métiers, Paris.

     

    En réalité, l'humanité découvrit très vite le procédé de l'imprimerie, la xylographie faisant son appariation en Chine au VI° siècle de notre ère.

     

    Cette invention permettait la reproduction rapide de textes ou de dessins, grâce à l'emploi de morceaux de bois gravés. A cette époque, la xylographie connut un important succès, étant plus rapide et moins chère que les procédés de reproduction à la main.

    Par ailleurs, alors qu'à l'origine les textes étaient gravés sur un seul morceau de bois, les caractères mobiles firent leur apparition en Chine au XI° siècle. Ceci permettait une cadence de travail plus rapide, les caractères de bois étant plus faciles d'utilisation qu'une planche entière. A la même époque furent inventés les caractères en terre cuite, plus solides que les morceaux de bois, qui s'abîmaient au fil des impressions. Enfin, les caractères métalliques firent leur apparition en Corée au début du XIII° siècle.

     

     

    Xylographie des mille Bouddhas, VIII° siècle après Jésus Christ.

     

    Au fil des siècles, la xylographie s'exporta hors du continent asiatique, d'abord dans le monde musulman, à compter du X° siècle (cependant, cette invention fut interdite à la fin du XV° siècle), puis ensuite en Europe (peut-être au XIV° siècle, bien que cette datation fasse débat parmi les historiens).

     

    En 1430, l'on retrouve aux Provinces-Unies un dénommé Jean Coster, qui aurait imprimé plusieurs ouvrages en utilisant des caractères de bois. A la mort de ce dernier, en 1440, un de ses employés, Jean, aurait enlevé tout le matériel afin de le transporter chez lui, à Mayence.

    Selon la légende, ce Jean serait en réalité le frère aîné de Gutenberg, qui utilisa le matériel de Coster pour perfectionner les méthodes d'imprimerie, faisant appel à des caractères de plomb et non de bois.

    En réalité, l'Histoire n'a pas gardé de traces de Jean Coster, et il est aujourd'hui impossible de savoir si ce récit est véridique ou pas.

     

    En 1450, Gutenberg parvint à convaincre un riche banquier, Johann Fust, de financer son projet d'imprimerie. Ce dernier accepta, prêtant 800 florins à son partenaire, un somme considérable pour l'époque. Les deux hommes décidèrent alors de publier une Bible, seul ouvrage capable à l'époque de connaître un succès immédiat.

    Les travaux d'impressions se poursuivirent de 1452 à 1454, mais la Bible de Gutenberg n'eut pas le succès escompté. Mécontent d'avoir perdu d'importantes sommes d'argent, Johann Fust porta l'affaire devant les tribunaux.

     

    La Justice ayant tranché en faveur du banquier, ce dernier fit saisir l'atelier d'imprimerie de Gutenberg, puis procéda à l'édition duPsalmorum codex (recueil de psaumes en latin et en couleurs), qui connut un certain succès.

     

    Par la suite, Fust s'installa à Paris, contribuant à l'essor de l'imprimerie.

     

    Quant à Gutenberg, ce dernier sortit ruiné de son association avec Fust.

     

    En 1465, l'archevêque de Mayence lui accorda une rente et le titre de gentilhomme, mais il mourut trois ans plus tard, largement méconnu de ses contemporains. 

     

     

    Un atelier d'imprimerie au XV° siècle.

     

    Comme nous avons pu le constater, Gutenberg n'inventa ni l'imprimerie

    (apparue en Chine au VI° siècle), ni les caractères métalliques (apparus en Corée au XIII° siècle).

     

    Cependant, ce dernier fut le premier à utiliser une presse à imprimer (inconnue des Orientaux), mais aussi de l'encre d'imprimerie (plus épais que l'encre de Chine utilisé en Orient, ou l'encre mélangé à l'eau des moines copistes).

    Par ailleurs, si la Bible de Gutenberg n'eut pas le succès escompté, l'imprimerie se diffusa en l'espace de quelques décennies dans toutes les grandes villes d'Europe. Preuve de cet engouement, l'on comptait 200 millions de livres imprimés dès le XVI° siècle, un chiffre multiplié par trois au siècle suivant.  

     

     

     

     

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    Cléopâtre VII, bas relief du temple de Kom Ombo, époque ptolémaïque (I° siècle avant Jésus Christ).

     

     

    Les mensonges de l'Histoire


    Cléopâtre était Égyptienne

     

     

    Faux ! Cléopâtre (septième du nom en réalité.), reine d’Égypte de 51 à 30 avant Jésus Christ, n’était pas Égyptienne mais grecque !

     

    Elle appartenait à la dynastie des Lagides, qui étaient originaires de Macédoine.

     

     

     

     


    En fait, à la mort d’Alexandre le Grand, son Empire fut divisé entre ses généraux, les diadoques (les ‘successeurs’.), alors au nombre de 11. Son ami et peut être demi frère Ptolémée (ce dernier fut peut être engendré par Philippe II de Macédoine, père d'Alexandre.

     

    Il aurait demandé à un de ses proches, Lagos, de revendiquer cette paternité.) reçut alors l’Égypte, où il y prit le titre de pharaon, sous le nom de Ptolémée I° Sôter (‘sauveur’.).

     

    Pendant 300 ans, les Lagides gouvernèrent donc le pays

    (le nom ‘Lagide’ provenait du nom du père de Ptolémée, qui s’appelait Lagos.).


    Cléopâtre n’était donc absolument pas Égyptienne, contrairement à ce que beaucoup de gens croient.

     

    A noter toutefois que cette dernière, contrairement à certains de ses prédécesseurs, était très cultivée, parlant le grec, l'égyptien, l'araméen, le mède, l'éthiopien, et peut être aussi l'hébreu.

     

    A noter qu'elle n'eut pas de mal à apprendre le latin au contact de Jules César, bien que ce dernier sache parler grec lui aussi.

     

     

     

     

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